L’autonomie et la confiance en soi

« L’amour d’une mère est ainsi : elle apprend à son enfant à marcher seul, sachant qu’un jour il pourra user de cette capacité pour courir loin d’elle » Maria Montessori (Éduquer le potentiel humain).

Le thème abordé ici est ce qui constitue la pierre angulaire de la pédagogie Montessori pour les enfants de 0-6 ans : leur offrir un environnement suffisamment sécurisant pour développer leur propre capacité à agir sur cet environnement par eux-mêmes. Confiance en soi et autonomie.

La base du processus est la confiance en soi.

Le nourrisson la construit à partir de la confiance qu’il peut avoir en son environnement. Celui-ci est constitué de ses parents, de sa famille, des adultes et des enfants qui interagissent avec lui.

À partir du moment où le nourrisson se considère en sécurité (physique, affective…), il n’a aucune raison de ne pas expérimenter ce que son corps et son esprit lui permettent petit à petit de réaliser de manière autonome. Et plus il s’aperçoit de ses capacités, plus il renforce sa confiance en l’environnement et en lui-même.

Cela semble facile mais l’équilibre est fragile.

Le dosage est délicat entre être trop ou pas assez présent, trop ou pas assez bienveillant, trop ou pas assez valorisant.

L’enfant a besoin de se sentir sécurisé mais parfois, à vouloir être trop présent, nous obtenons l’effet inverse.

L’enfant peut interpréter notre présence continuelle comme un signe de danger : « si elle est tout le temps là, c’est qu’elle doit me protéger et qu’il y a un danger contre lequel me protéger ».

Il peut peut également l’interpréter comme une défiance envers ses propres capacités : « s’il ne me laisse pas faire tout seul c’est que je n’en suis pas capable ».

Lorsque nous valorisons les actions des enfants, nous sommes également susceptibles de leur mettre une pression supplémentaire involontairement : « elle me dit que ce que je fais est bien et j’aime la sensation que cela me procure, je dois donc continuer à être à la hauteur, et si je ne le suis pas, peut-être ne m’aimera-t-elle plus » ou bien « et s’il ne me dit rien aujourd’hui, cela veut dire que ce que je fais n’est pas bien ou n’a pas d’importance ».

Parfois, la pression que se mettent les enfants vient d’une perception et d’une interprétation complètement erronées de ce que nous voulons leur transmettre.

Comment alors trouver un juste équilibre ?

Tout d’abord, personne n’est parfait et tant mieux. Nous ne pouvons pas toujours avoir le comportement idéal. Heureusement.

Si les parents ne sont pas parfaits, les enfants peuvent se permettre de ne pas l’être non plus !

Une des missions de l’éducateur Montessori est l’observation. J’ajouterai la discussion et le lâcher-prise.

Première étape : prendre un peu de temps pour évaluer la situation : comment réagit l’enfant face à ce qu’il fait ? Satisfaction ? Frustration ? Colère ? Tristesse ?

Cela dure-t-il deux minutes, cinq minutes, dix minutes ?

Cherche-t-il de l’aide ? Un regard ? Un soutien ?

Est-ce que je pense qu’il est utile que j’intervienne, ou pas ?

Deuxième étape : si j’interviens, je peux essayer de lui faire mettre des mots sur ce qu’il ressent sans y mettre mes propres émotions d’adulte, sans jugement de valeur, ni dans un sens ni dans l’autre.

Troisième étape : le lâcher-prise c’est en quelque sorte accepter l’émotion, ne pas la nier. Elle existe et nous savons qu’elle va disparaître au bout d’un moment.

Si ces moments où l’enfant ressent des émotions négatives sont inévitables, il nous revient de l’aider à trouver en lui la capacité à les compenser par de plus nombreuses émotions positives !

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