Nous organisons une matinée portes ouvertes samedi 16 novembre, de 9h30 à 11h30.
N’hésitez pas à venir nous rencontrer pour échanger sur le fonctionnement de l’école et l’application de la pédagogie Montessori.
Nous organisons une matinée portes ouvertes samedi 16 novembre, de 9h30 à 11h30.
N’hésitez pas à venir nous rencontrer pour échanger sur le fonctionnement de l’école et l’application de la pédagogie Montessori.
4. Possibilités d’auto-activités. Il faut que le matériel de développement se prêteà l’activité de l’enfant. La possibilité de maintenir avec intérêt son attention ne dépend pas tant de « la qualité » contenue dans les objets, que des possibilités d’activité qu’ils offrent.
Pour rendre un travail intéressant, il ne suffit pas qu’il soit intéressant en soi : il faut qu’il se prête à l’activité motrice de l’enfant. Il faut donc de petits objets à déplacer ; et c’est, plus que les objets eux-mêmes, la main de l’enfant qui le garde actif, qui lui fait faire et défaire, déplacer et replacer tant de fois de suite les objets, prolongeant l’occupation. Un très beau jouet, une vision attrayante, un récit stupéfiant, peuvent naturellement éveiller l’intérêt ; mais si l’enfant n’a qu’à « regarder », à « écouter », ou à « toucher » un objet immobile, l’intérêt sera superficiel et passager ; il faut donc que le milieu soit entièrement combiné pour se prêter à l’activité enfantine ; s’il n’était que beau, cela n’intéresserait l’enfant qu’un jour ; mais chaque objet pouvant être pris, manié et remis en place, l’attrait est inépuisable.
5. Les limites. Voici un principe général pour tous les « moyens matériels » construits en vue d’éduquer ; pour être, jusqu’à présent, assez peu compris, il est pourtant du plus haut intérêt pédagogique ; le matériel doit être « limité » en quantité. Une fois constaté, cela devient logique et clair : l’enfant normal n’a pas de « stimulants qui le réveillent », qui « le mettent en rapport avec son milieu réel ». Il est éveillé, et ses rapports avec son milieu sont innombrables et continuels. Il a besoin, par contre, d’ordonner le chaos qui s’est formé dans sa conscience à cause de la multitude des sensations que lui a apportées le monde. Il n’est pas un « dormeur » dans la vie, comme l’enfant déficient, mais un « hardi explorateur dans ce monde, neuf pour lui » ; en sa qualité d’explorateur, ce dont il a besoin, c’est un chemin qui le conduise à son but, et lui épargne les déviations fatigantes qui entravent l’avance. Alors, il « s’attaque passionnément » à ces objets limités et directs qui ordonnent son chaos, et qui, en même temps que l’ordre, apportent la clarté à son esprit d’explorateur.
Nous nous sommes tous trompés en croyant que l’enfant « riche en jouets », « riche en aide » devrait être plus développé. La multitude désordonnées d’objets aggrave, au contraire, l’état de son âme en semant un nouveau chaos ; elle l’opprime en le décourageant.
Les secours qui aident l’enfant à ordonner son esprit et à lui faciliter la compréhension des choses innombrables qui l’entourent, doivent être limités au minimum nécessaire à épargner ses forces, et à le faire avancer avec sécurité sur le chemin difficile du développement.
Le caractère limité du matériel soutient considérablement le développement social. Un enfant qui veut utiliser le même matériel qu’un autre aura plusieurs options devant lui, afin d’éviter une grande frustration et parfois des gestes brusques. Il apprendra à argumenter pour mettre en avant son besoin. Il apprendra à patienter. Il apprendra à partager lorsque cela est possible. Nous sommes toujours dans une pédagogie de l’indirect et chaque caractéristique de l’ambiance a un objectif précis pour soutenir le développement de l’enfant.
1. Isolement d’une qualité dans le matériel […]
2. Le contrôle de l’erreur. Il faut que le matériel offert à l’enfant contienne en soit le « contrôle de l’erreur » ; par exemple, dans les emboîtements solides, les socles de bois où sont ménagées des cavités cylindriques de hauteurs et de diamètres gradués, doivent contenir exactement des cylindres de bois gradués exactement comme les cavités. Il n’est donc pas possible de replacer tous les cylindres si une erreur a été commise, puisqu’il en resterait un qui ne trouverait plus sa place : il dénoncerait l’erreur.
C’est précisément ce qui se passé pour une boutonnière quand on s’est trompé, car le bouton oublié se révèle à la fin de l’exercice par une boutonnière vide. Dans d’autres pièces du matériel comme dans les trois séries de cylindres sans emboîtements, la grandeur, la couleur, etc des objets et l’expérience acquise par l’enfant à constater les erreurs, les rendent évidentes.
Le contrôle matériel de l’erreur amène l’enfant à accompagner ses exercices d’un raisonnement ; son sens critique et son attention sont toujours plus tendus vers l’exactitude, avec un affinement qui lui permet de distinguer les différences les plus infimes ; la conscience de l’enfant est ainsi préparée à contrôler ses erreurs, même quand ce ne sont plus des erreurs matérielles.
Tout dans le milieu, et pas seulement les objets destinés à l’éducation sensorielle et à la culture, est préparé de façon à faciliter ce contrôle. Les objets, du mobilier au matériel de développement, sont tous dénonciateurs ; on ne peut fuir leur voix de surveillance.
Les couleurs claires et la lumière dénoncent les taches ; la légèreté des meubles dénonce les gestes brusques et encore imparfaits qui les laissent tomber ou qui les traînent bruyamment. Tout l’entourage se comporte comme un éducateur sévère, une sentinelle en alerte, et chaque enfant est sensible à cette surveillance.
3. L’esthétique. Il faut que les objets offerts aux enfants soient attrayants. Il faut soigner tout autour d’eux la couleur, le brillant, l’harmonie des formes, et pas seulement dans le matériel sensoriel ; tout ce qui les entoure doit être conçu en vue de les attirer.
« Sers-toi de moi avec soin » semble dire chaque petite table claire ; « ne me laisse pas oisif » semble dire chaque petit manche peint ; « viens ici plonger tes mains » semblent dire les lavabos bien propres, garnis de leur savon et de leurs brosses à ongles.
Et les métiers à lacer et à boutonner, avec leurs boutons argentés cousus sur les étoffes vertes, les cubes roses, les tablettes de 63 nuances graduées ou les lettres de couleur de l’alphabet, rangées chacune dans son compartiment, sont autant d’invitations.
Et l’enfant obéit à l’objet qui correspond à son plus grand besoin d’activité du moment. Aussi bien dans un champ, les pétales de fleurs appellent-ils les insectes de toutes leurs couleurs et de tous leurs parfums, mais l’insecte choisit, lui aussi, la fleur qui lui convient.
Pédagogie scientifique tome 1, Maria Montessori.
L’environnement est sans conteste au coeur de la pédagogie Montessori. En effet, les caractéristiques propres au matériel, support des activités, se retrouvent également dans l’ensemble du mobilier, de l’organisation, de la décoration d’une « ambiance Montessori ».
Comment devrons-nous procéder pour que la série d’objets mette en évidence une seule qualité ? Il faut en isoler une seule. La difficulté grandit avec les séries et les gradations : il faut donc préparer des objets identiques en tout, sauf pour une qualité qui varie.
Si nous voulons préparer des objets qui servent à faire distinguer, par exemple, les couleurs, il faut les construire de la même substance – formes et dimensions – et ne les faire différer que par la couleur. Si nous voulons préparer des objets dont le but est de faire observer les tons de la gamme musicale, il faut que ces objets soient parfaitement semblables en apparence comme, par exemple, les clochettes dont nous nous servons dans notre système : elles ont même forme et même dimension, et s’appuient toutes sur un socle identique, mais, en les frappant d’un petit marteau, elles donnent des sons différents ; c’est l’unique différence perceptible aux sens.
Les petits jouets musicaux, faits de tubes disposés en tuyaux d’orgues, ne se prêtent pas à un véritable exercice du sens musical destiné à différencier « les sons », car l’œil peut aider à les distinguer, guidé par les dimensions différentes, alors que l’oreille doit être seul récepteur et seul juge.
Du point de vue psychologique, on a remarqué que, pour mieux révéler la qualité particulière, il faut, autant que possible, isoler les sens : une impression tactile est plus claire s’il s’agit d’un objet qui n’est pas conducteur de la chaleur, c’est-à-dire qu’il n’apporte pas en même temps des impressions de température ; et l’impression sera d’autant plus perceptible si le sujet se trouve dans un endroit obscur et silencieux où il ne peut recevoir d’impressions visuelles ni auditives qui troublent ses impressions tactiles.
Le procédé d’isolement peut donc être double : isoler le sujet des autres impressions du milieu, et graduer le matériel selon une seule qualité.
Cette précision, qui est comme la limite de la perfection vers laquelle il faut tendre, rend possible un travail d’analyse intérieure et extérieure propre à ordonner l’esprit de l’enfant.
Le petit enfant qui, par sa nature, est un explorateur passionné du milieu, parce qu’il n’a encore eu ni le temps ni le moyen d’en faire une connaissance exacte, souvent, « ferme les yeux », ou se les bande pour se soustraire à la lumière quand il explore les formes avec les mains ; ou volontiers, il accepte l’obscurité pour arriver à percevoir les bruits les plus fins. (Maria Montessori, Pédagogie Scientifique, tome 1)
J’ajoute que pour les plus jeunes enfants, il est parfois difficile de se soustraire à la perception visuelle (fermer les yeux ou mettre un bandeau), ce qui n’est plus le cas avec le temps.
Nous avons reçu Claire de l’association Panse-Bêtes, de Chamalières, qui a expliqué aux enfants les premiers soins envers les petits animaux sauvages de la région, et notamment les hérissons. Puis, nous avons fabriqué de petits hérissons. Une rencontre fort intéressante qui n’a pas laissé les enfants indifférents. Expérience à renouveler.
Nous organisons deux soirées pédagogiques à destination des adultes autour des thèmes suivants :
– vendredi 7 juin, de 18h à 19h : présentation du matériel de vie pratique Montessori.
– mardi 18 juin, de 18h à 19h : présentation du matériel sensoriel Montessori.
Des échanges autour de la pédagogie Montessori clôtureront chaque soirée.
Adresse : 8 rue Amélie Murat à Chamalières.
Tarif : participation libre sur place.
Public visé : parents et professionnels (les enfants ne pourront pas être accueillis).
Il est préférable de s’inscrire à l’avance par mail, le nombre de places étant limité : infatigablesexplorateurs@gmail.com
Le matériel sensoriel est constitué par une série d’objets groupés selon une qualité déterminée des corps, telle que la couleur, la forme, la dimension, le son, le degré de rugosité, le poids, la température, etc. Ainsi, par exemple : un groupe de clochettes qui reproduisent les tons musicaux ; un ensemble de tablettes de différentes couleurs ; un ensemble de solides ayant la même forme mais de dimensions graduées ; d’autres objets qui se différencient entre eux par la forme géométrique ; d’autres encore de poids différents et de même grandeur, etc.
Chacun de ces ensembles accuse la même qualité, mais à un degré différent : il s’agit donc d’une gradation dans laquelle la différence d’objet à objet varie régulièrement et, quand c’est possible, mathématiquement établie.
Ce critère générique sera sujet à une détermination pratique qui dépend de la psychologie de l’enfant.
Seul un matériel qui « intéresse » effectivement le petit enfant sera choisi après expérience, comme étant susceptible de l’éduquer et de l’entretenir en un exercice spontanément choisi et répété.
Chaque ensemble d’objets (matériel de sons, matériel de couleurs, etc) représentant une gradation se compose donc, à ses extrêmes, du « maximum » et du « minimum » de la série ; ils en déterminent les limites qui sont d’ailleurs fixées de façon plus précise par l’usage qu’en fait l’enfant.
Ces deux extrêmes rapprochés présentent la différence la plus évidente qui existe dans la série et établissent le « contraire » le plus éclatant qu’il soit possible de rendre avec le matériel. Le contraste étant évident, rend évidentes les différences ; et l’enfant est capable de s’y intéresser même avant de s’y exercer.
Pédagogie scientifique tome 1 – Maria Montessori
Le matériel sensoriel a vraiment été conçu de manière scientifique et ne représente pas seulement un ensemble de jeux.
Il répond à un véritable besoin d’ordre et d’organisation de la pensée des enfants entre 3 et 6 ans.
C’est la raison pour laquelle il a été fabriqué selon certains critères rigoureux : l’isolement d’une qualité, le contrôle de l’erreur, l’esthétique, les possibilités d’auto-activité, les limites.
J’ajouterai à ces critères, la résistance, car il est manipulé par nombre d’enfants quotidiennement.