La question de l’aide utile et de l’aide inutile est au cœur de la pédagogie Montessori puisqu’elle est au cœur du développement de l’autonomie, de la concentration et de la confiance en soi.
Il s’agit de réfléchir à l’intervention de l’adulte sur les actions de l’enfant.
Observer un enfant dans son processus de réalisation d’une activité, sans intervenir, n’est pas simple.
Nous avons l’habitude de proposer notre aide rapidement sans nous soucier de ce qui se passe dans la tête de celui qui cherche.
Cela nous renvoie à nos propres aptitudes autant qu’à notre volonté d’aider et de nous sentir utile. Cela nous renvoie également à notre désir que l’enfant réussisse et réussisse vite.
Mais si c’est nous qui orientons l’action de l’enfant alors ce n’est pas lui qui est acteur de son apprentissage.
L’enfant, à travers ses actions, construit sa propre réflexion et n’a pas besoin que quelqu’un vienne interférer dans ce processus.
Il tâtonne, il se trompe, il recommence, il se trompe encore mais trouve une solution et finalement parvient à ses fins. Toutes ces actions façonnent sa capacité d’analyse, mais également développent son autonomie vis-à-vis de la difficulté, enrichissent sa capacité à se concentrer et renforcent la confiance qu’il peut avoir en lui.
L’intervention, même ponctuelle, de l’adulte envoie comme message à l’enfant qu’il n’est pas capable d’y arriver tout seul. L’enfant sollicitera alors systématiquement l’adulte afin d’avoir son aval.
C’est l’aide inutile.
Quant à l’aide utile, elle apparaît lorsque l’enfant se trouve face à une impasse.
Cela nécessite donc de la part de l’adulte un temps d’observation. Cela peut engendrer de la frustration chez l’adulte qui voit l’enfant s’y reprendre à de très nombreuses reprises pour une tache qui semble évidente.
Un enfant qui répète quinze fois la même erreur n’est pas nécessairement dans une impasse.
L’énervement de l’enfant, sa propre frustration, peuvent être un bon indicateur du moment où il convient d’intervenir.
L’aide utile c’est alors le petit coup de pouce qui débloque la situation et qui permet à l’enfant de poursuivre sa réflexion.
En général, les enfants qui ne demandent pas d’aide n’en ont pas besoin. Ils ont simplement besoin de temps pour aller au bout de leur réflexion.
Quant à ceux qui sollicitent l’adulte, c’est à l’adulte de donner le minimum afin que l’enfant réalise le maximum.